Culture et Histoire - Le Béret
Le béret
Le béret, une fois qu'il l'a mis sur la tête, le Landais ne le quitte plus. Et si je parle d'autrefois, le mèstre, le patron, lorsqu'il se mettait à table, il ne sortait pas son béret.
Il le gardait même sur la tête en mangeant. Le béret traduit même l'état d'âme chez le Landais. Quand il est content, il le met un peu en avant et en pointe; quand il est un peu coquin, quand il veut faire le jeune homme, il le met un peu de travers. Quand on a un certain âge, on garde le béret sur la tête parce qu'on n'a plus de cheveux. Ça vous cache. Vous le tirez un peu en avant et de la main gauche vous le rehaussez ;
cela vous donne un petit air fanfaron et vous avez l'impression, lorsque vous avez le béret mis de cette façon, que vous allez marcher beaucoup plus vite.
Il vous sert aussi de parapluie lorsqu'il fait mauvais temps. Ou pour corriger un enfant. Je parle des vieux grands-pères. Lorsque l'enfant ne veut pas obéir, le petit enfant de cinq ou six ans, il sort son béret de la tête et lui en donne un coup. Le béret atteint son but ou ne l'atteint pas. Le grand-père le remet et le petit garçon revient pour lui donner un baiser. C'est une façon de se faire pardonner.
M.BENES, instituteur en retraite à Dax.
Propos recueillis par P.BONTE (Le bonheur est dans le pré).